Mon âme a perdu la naïveté de l'enfance, mes muscles se sont amollis. Que me reste-t-il ? L’intuition de comprendre les choses un peu mieux qu’avant, la prétention de pouvoir agir un peu plus sur mon environnement ?
Ce monde, je le regarde toujours avec étonnement. Je me demande parfois comment survivre dans ce désordre insensé, cette confusion des idées, ce royaume de l’amalgame ?
Mais alors, je me dis que j’ai tort de penser comme cela. Et il y a cette partie de moi qui tente un rétablissement, celui de la sérénité souple.
Cette sérénité souple, c’est la capacité à pouvoir encaisser sans s’anéantir, c’est préférer quoiqu’il en coûte le vivant à l’inerte, c’est partir de l’écoute plutôt que de la critique, goûter la différence des autres avant de la juger, c’est se fixer des petits objectifs pour pouvoir les atteindre, c’est de pouvoir aller jusqu’au fond de soi. C’est prouver par ses actes que le monde aura toujours quelque chose de magique à offrir. C’est lutter contre la croyance en la fatalité d’un esprit de décadence et démontrer l’absurdité de la question :
« Est-ce que demain sera mieux qu’hier ? »
C’est voir un peu de bon sens dans un esprit ouvert. C’est l’indépendance qui se frotte aux idées qui bougent et qui dérangent.
C'est la philosophie capable de me faire survivre saine d’esprit dans ce monde.
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