15 novembre, 2006

Mes chaînes



Qui ne s'est jamais laissé enchaînér, ne saura jamais ce qu'est la liberté...
Serge Gainsbourg

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04 novembre, 2006

sérénité


Mon âme a perdu la naïveté de l'enfance, mes muscles se sont amollis. Que me reste-t-il ? L’intuition de comprendre les choses un peu mieux qu’avant, la prétention de pouvoir agir un peu plus sur mon environnement ?
Ce monde, je le regarde toujours avec étonnement. Je me demande parfois comment survivre dans ce désordre insensé, cette confusion des idées, ce royaume de l’amalgame ?
Mais alors, je me dis que j’ai tort de penser comme cela. Et il y a cette partie de moi qui tente un rétablissement, celui de la sérénité souple.
Cette sérénité souple, c’est la capacité à pouvoir encaisser sans s’anéantir, c’est préférer quoiqu’il en coûte le vivant à l’inerte, c’est partir de l’écoute plutôt que de la critique, goûter la différence des autres avant de la juger, c’est se fixer des petits objectifs pour pouvoir les atteindre, c’est de pouvoir aller jusqu’au fond de soi. C’est prouver par ses actes que le monde aura toujours quelque chose de magique à offrir. C’est lutter contre la croyance en la fatalité d’un esprit de décadence et démontrer l’absurdité de la question :
« Est-ce que demain sera mieux qu’hier ? »
C’est voir un peu de bon sens dans un esprit ouvert. C’est l’indépendance qui se frotte aux idées qui bougent et qui dérangent.
C'est la philosophie capable de me faire survivre saine d’esprit dans ce monde.

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01 novembre, 2006

Mes fantômes








Il y a des soirs comme celui-là où il y a mes fantômes qui reviennent dans ma tête quand je m'arrive pas à trouver le sommeil. Ceux qui sont là depuis que je suis petite, ces espèces de personnages indescriptibles gribouillés un peu noirs ça bouge très vite comme dans un film accéléré et ça m'empêche toujours un peu de dormir dans ces moments je ne peux avoir la conscience tranquille, c'est à cause de lui, oui, il doit bien se rappeler car moi je n’oublis pas, je n’y arrive pas. Je vois toujours
son corps sur mon corps devenant plus qu'un jouet sali à jamais.

Les huit premières années de ma vie ont été heureuses, je pense, je ne me souviens plus, j'ai beau me forcer les souvenirs ne reviennent pas, j'étais trop petite et les années de noirceures qui ont suivi ont tout occulté. Mais il y en a un souvenir qui me revient quand j’avais cet âge, il me gardait le soir pendant que ma mère allait travailler, je ne le connaissais pas encore beaucoup mais je savais qu’il sortait de prison, il avait déjà poignardé un autre homme. Et là, il me louait des films d’horreurs qu’il me forçait à regarder avec lui. Quand venait le temps que j’aille dormir il venait me retrouver dans ma chambre avec un bas de nylon sur la tête et un couteau à la main et il faisait semblant qu’il me tuerait, c'est ridicule mais j'étais vraiment effrayée.
Pourquoi des hommes comme ça se retrouvent en liberté ? Pourquoi des mères comme elle ne protègent pas leur enfant ?
C'était juste le début de toute cette horreur que je doit combattre pour ne pas qu'elle me suive.

Aujourd’hui, je croyais m'en sortir, vraiment. Mais parfois je ne crois plus, je manque de confiance, il y a cette foutue culpabilité qui revient et je me demande toujours si je suis normale.

J’aimerais laisser reposer mon âme. Je devrais ne plus penser à rien. Je devrais écouter le silence.
Je devrais dormir

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29 octobre, 2006

...La liberté dans la soumission






Partie 3

De l’autre côté du miroir nous retrouvons la personne soumise.Cette dernière ne verbalise que rarement son désir, sa poursuite de liberté dionysiaque, mais elle y pense très fort. En effet, la liberté Maso ne se réalise que dans la servitude, elle n’est donc pas censée être revendiquée explicitement. Pour la personne soumise la liberté coïncide avec l’obéissance, c’est-à-dire que la déresponsabilisation individuelle, l’hétéronomie de la volonté, permettent un accroissement du bien-être ressenti phénoménologiquement comme un accroissement de liberté. Expliquons ce paradoxe apparent
Si la personne dominante cherche à instrumentaliser autrui pour l’utiliser comme un objet, le sujet soumis quant à lui cherche à être instrumentalisé et à servir d’objet à autrui. Certains sujets humains ne s’accomplissent qu’en étant soumis et dominés, en devenant des objets. A vrai dire, la plupart des femmes et des hommes ne se réalisent qu’en se satellisant autour d’une autorité transcendante, un phallus symbolique ou réel dont ils reçoivent la loi passivement et qui les possède. L’épanouissement personnel prend le plus souvent la voie de l’aliénation et de l’esclavage. Il y a en l’humain des pulsions qui le poussent à se mettre spontanément au service d’un maître. Les exemples historiques ne manquent pas : le succès des religions monothéistes, des sectes de toutes sortes, l’enthousiasme des foules à suivre aveuglément un leader charismatique fascisant, les crises d’hystérie des jeunes filles aux concerts des Beatles ou des boys bands témoignent de cette disposition masochiste spontanée à l’obéissance, de ce besoin de s’abandonner à une puissance phallique dominante. Le besoin d’être possédé par l’Autre, donc dépossédé de soi-même, est profondément enraciné en l’humain : « Posséder est bien le mot, comme les riches et les sorciers possèdent. Ravies d’être ensorcelées, les foules adorent celui qui les subjugue.
Comment comprendre ce désir d’hétéronomie passive de la volonté comme expression d’un désir de liberté ? Diverses motivations peuvent pousser la personne soumise à se chercher un maître. Ces motivations se laissent traverser par un dénominateur commun : l’oubli et la dépossession de soi-même comme liberté suprême. La liberté comme Devenir-Autre. Tout comme le sujet dominant, le sujet soumis ne se sent libre que dans l’aliénation, la différence résidant dans son désir d’être aliéné, instrumentalisé, dominé et non pas aliénant, instrumentalisant, dominant. La psychologie sociale et des foules (Freud)a montré que c’est au moment où l’individu s’en remet à une autorité pour l’organisation de son existence qu’il se sent le plus libre, étant libéré de lui-même. En effet, le sujet est un poids, une charge pour lui-même, l’existence individuelle est une contrainte de tous les instants, une somme d’angoisses, de responsabilités et de frustrations quotidiennes. La liberté Maso consiste à quitter son statut de sujet pour un statut d’objet et d’instrument aux mains de l’Autre, le but ultime de la manœuvre étant de se quitter soi-même, de se déposséder de soi-même en se laissant posséder et manipuler par l’Autre. Le sujet se décharge de lui-même sur l’Autre et gagne ainsi en bien-être et en confort existentiel.
La liberté Maso c’est donc se libérer de soi-même, de son existence individuelle ainsi que des choix, devoirs et responsabilités qu’elle implique pour s’en remettre complètement à une entité dominante qui s’en occupera à ma place. C’est en quelque sorte la liberté de l’enfant d’être irresponsable, immature et de se reposer sur ses parents. A l’opposé, dans une perspective , la liberté est une responsabilité individuelle, autonomie du libre-arbitre. Mais elle est ressentie comme fatigante et angoissante par la plupart des sujets humains car elle les renvoie à leur solitude existentielle et au travail incessant que suppose une existence d’individu. Tout le monde n’arrive pas à être un individu, c’est-à-dire à être seul. Les humains tendent à fuir comme la peste tout ce qui peut leur rappeler cette liberté solitaire, comme ils se fuient eux-mêmes dans le conformisme et l’aliénation sociale. Cette aliénation sociale s’apparente le plus souvent à une ivresse dionysiaque qui leur permet de s’oublier eux-mêmes, de se perdre dans autrui, de se laisser remplir par lui, de rompre avec le principe d’individuation en se laissant posséder par quelqu’un ou par un groupe, une foule, une masse où s’abolit le poids de leur ego. C’est le principe même de l’orgie, le devenir-Autre, la transgression de l’individuation. Ainsi, pour le sujet M « Je veux être libre » signifie « Je veux me libérer de moi-même, je ne veux plus être moi, je ne veux plus m’appartenir, je veux t’appartenir. Pour me libérer de moi-même, devenir autre, j’ai besoin d’être dépossédé de moi-même par toi, j’ai besoin que tu me possèdes, que tu m’aliènes, m’ensorcelles, j’ai besoin d’être ton objet, ton instrument. Je me soumets donc à toi, je me remets entre tes mains, j’abdique volontairement ma volonté pour m’abandonner à la tienne ». Il y a bien une dimension mystique dans cette liberté Maso. L’Autre prend toute la place en moi comme le mystique accueille Dieu en lui et se soumet à sa volonté. Le cheminement des mystiques est du bondage SM à l’état pur. Le mystique passif passe son temps à prier son Dieu de l’attacher avec des liens (spirituels !) et de le pénétrer profondément. Et la grâce, l’extase est précisément ce moment où Dieu entre dans le corps du mystique et le possède comme un démon.

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27 octobre, 2006

La liberté, le pouvoir...





Partie 2
...Donc, ego dit à alter « Je veux être libre ». Quand ego dit cela, il ne veut pas dire à alter « Je veux être indépendant de toi, je veux être autonome à l’égard de toi, je ne veux plus de rapport avec toi ». Tout ce que dit ego à alter relève du bondage et a fondamentalement pour but d’entretenir un lien social, un rapport, une dépendance avec lui et non pas de les dissoudre. Quand ego dit à alter « Je veux être libre », il signifie à alter « Je veux un certain type de rapport avec toi, et c’est moi qui vais décider de ce type de rapport ». Les revendications de liberté doivent donc s’interpréter au sein d’un système social, toujours comme relation d’aliénation, création ou renforcement d’un certain type de dépendance, d’hétéronomie entre les acteurs du système, et non comme recherche d’autonomie et d’indépendance, absence de rapport, sortie du système social, désaliénation.
La liberté est un type de lien social, un type de positionnement social par rapport à autrui. Quel type de rapport cherche-t-on à instaurer avec l’Autre quand on lui dit « Je veux être libre », quel positionnement social prend-on par rapport à lui ? Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une position dominante, un rapport de domination. C’est-à-dire un rapport d’aliénation en ma faveur, où l’Autre sera dépendant de moi et pas l’inverse. « Je veux être libre » ne peut jamais signifier « Je veux être autonome, je ne veux plus de rapport avec toi ». « Je veux être libre » signifie toujours en réalité « Je veux des rapports avec toi, mais je veux décider du type de rapports que nous aurons, selon mon désir et non pas selon le tien. Et par conséquent ton désir doit s’effacer devant le mien, ton désir doit se subordonner au mien ». Autrement dit, « Je veux être libre » se complète par « Et tu ne le seras pas ». Ainsi, le message implicite qu’alter doit comprendre quand ego lui dit « Je veux être libre » n’est pas « Je veux être autonome, sans rapport avec toi, indépendant de toi » mais plutôt « Je veux que nos rapports soient tels que tu seras dépendant de moi car ton désir sera soumis au mien ». Ou encore : « J’ai besoin de toi pour pouvoir exprimer mon désir comme je le veux, ce qui suppose que ton désir obéisse au mien». Tout acte de communication est un acte de bondage doublement polarisé par le rapport de forces SM dominant-dominé. Comme acte de communication-bondage, dire « Je veux être libre » vise donc à créer un rapport d’aliénation entre ego et alter, au sein duquel ego exprime le désir d’être le sujet S dominant et aliénateur. Ainsi, quand les féministes disent aux hommes « Nous voulons être libres », elles disent en réalité « Nous voulons vous dominer ».
La liberté du sujet Sado est ainsi placée sous le principe d’individuation. En effet, la liberté du Sado passe par son affirmation égocentrique aux dépens de l’altérité Maso avec laquelle il forme système en l’instrumentalisant. Pour le sujet S, « Je veux être libre », « Je veux t’attacher, je veux t’aliéner, je veux t’ensorceler », « Je veux te faire quelque chose parce que tu m’appartiens ». Les revendications libertaires expriment le désir du sujet S de posséder le sujet M auquel il s’adresse, qui devient dès lors son objet, son instrument. La liberté c’est donc ma liberté de te posséder. « Tu es mon objet car je veux être libre de faire de toi ce que je veux, ce que je désire » En revendiquant sa liberté, le sujet S ne fait que la promotion narcissique de son ego.
La liberté Sado est par conséquent de nature apollinienne au sens où elle renforce le principe d’individuation du sujet qui la revendique.

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26 octobre, 2006

Lien à la liberté



Partie 1
Le mot liberté n’a pas de sens en lui-même, il a un sens par rapport à d’autres mots et par rapport à ceux qui le prononcent. Il n’a pas une signification objective mais se rapporte à l’intention du sujet qui l’utilise.En l’absence du discours d’un sujet auquel la rapporter, cette idée est donc une pure abstraction langagière. Que signifie telle idée dans tel contexte d’énonciation, c’est-à-dire finalement pour telle personne ? Il y a donc autant de libertés que de sujets parlants.. Le sentiment d’être libre varie en fonction de la personnalité et de la psychologie des individus. A chacun sa liberté.

Dans les tendances sadiques et masochistes cette subjectivité est doublement polarisée . Les sujets sadiques auront une autre définition de la liberté que les sujets masochistes. Il existe au moins deux types de libertés, celle du sadique, soit la liberté apollinienne car elle tend à renforcer le principe d’individuation, et celle du masochiste la dionysiaque car elle tend à dissoudre ce même principe d’individuation. La liberté n’est pas une notion morale mais plutôt une façon d’exprimer son désir : vers la promotion de l’ego ou vers la dissolution de l’ego. Pour bien comprendre ce qu’est la liberté, il faut l’envisager à partir d’un système relationnel dominant-dominé, un rapport de forces sado-maso ou une dialectique maître-esclave.

Selon Lacan, le corps est essentiellement sexuel en ce qu’il est « troué », incomplet. C'est un lieu possédant une continuité entre l’intérieur et l’extérieur. Cette continuité est assurée par les trous du corps. L’intérieur du corps est ouvert sur l’extérieur par ses orifices, érogènes ou autres. Le corps est ainsi pénétrable par l’extérieur. Un corps peut donc être vécu de deux façons : comme intériorité pénétrable ou comme extériorité pénétrante. Et en effet, il existe fondamentalement deux types d’expérience sexuelle du corps : pénétrer l’Autre ou être pénétré(e) par l’Autre, à quoi correspondent deux formes de désir et de liberté, sadique ou masochiste.

Une nouvelle représentation du corps apparaît, il est troué, en manque, dépendant de ce qui n’est pas lui : l’environnement, les autres corps. Et ce qu’il nomme liberté n’est que la possibilité d’obtenir pour lui des gratifications équilibrantes avec cet environnement.

Quant au lien (ou bond en anglais) entre ego et alter, ego passera toute sa vie à vouloir le reserrer. Le bondage comme pratique sado-masochiste consistant à utiliser des liens pour enserrer le corps de l’autre, ou se faire enserrer soi-même, est en fait la pratique de communication intersubjective la plus courante. L’univers du SM nous révèle ce qu’est la communication humaine : une création de liens doublement polarisée par l’opposition copulatoire dominant-dominé.
La société est donc un vaste club SM. Dès lors que nous y entrons, à la naissance, nous passons le plus clair de notre temps à pratiquer le bondage, à créer et à reserrer des liens et des attaches avec autrui, liens qui nous mettront en position dominante ou dominée par rapport à lui. Tout individu pratique le bondage SM au quotidien avec son entourage. La demande d’aliénation est générale. La différence s’institue au niveau du rôle que l’individu recherche : sera-t-il aliénant ou aliéné, dominant ou dominé, actif ou passif, sado ou maso, sujet ou objet, masculin ou féminin ? Les interactions humaines de tous les jours sont des processus d’ajustement visant à définir le rôle et la position de chacun au sein du rapport d’aliénation : serai-je ton maître ou ton esclave, ou changerons-nous de rôle alternativement Toute l’activité du sujet vise à trouver sa place dans le « donjon » social. Je ne suis que ce que l’autre me renvoie de moi-même. Je n’existe que dans le regard de l’autre, dans le rapport à l’autre, dans le lien à l’autre. Et c’est au travers de la communication intersubjective que va s’élaborer ce lien. L’essentiel du dialogue ego-alter se résume donc à « Bond me » et « Let me bond you ». Communiquer c’est bonder....

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24 octobre, 2006

Liberté




L'obéissance est-elle incompatible avec la liberté ?

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21 octobre, 2006

Prière d'une soumise

Accordez-moi la force de répondre à ses questions que je ne peux sonder
Accordez à mon âme le pouvoir de déceler chacun de ses besoins
et la capacité d’y répondre
Accordez-moi la sagesse de ne pas répliquer à ses demandes
Accordez-moi la sérénité de le servir dans la paix
Accordez-moi la tendresse pour le soulager
Éclairez-moi pour me montrer le chemin à suivre à ses côtés
Laissez-moi lui démontrer chaque jour mon amour et le plaisir à le servir
Laissez-moi m’ouvrir jusqu’à lui appartenir complètement
Laissez mes yeux lui démontrer autant de respect en me reposant à ses côtés
qu’en m’agenouillant en à ses pieds
Accordez-moi la force d’accepter ses punitions avec toute la grâce d’une femme
Laissez-moi apprendre à lui plaire au-delà de moi-même
Permettez-moi de m’aimer au travers mon amour pour lui
Accordez-moi la puissance de répondre à tous ces désirs
Laissez-moi devenir sa possession
Pour lui, mon plus grand souhait, est d’avoir toute la puissance à lui offrir une vie complète, comme il sait si bien me l’offrir.
Screamer

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19 octobre, 2006

Douce soumission....Pourquoi ?



Je ferme les yeux au moment où Vous posez ce bandeau sur ma tête, ce n'est pas un réflexe mais une façon pour moi de me préparer à me laisser guider par Vous. Je reste là, docile, sans défense au moment où Vous me posez mes cordes. Agenouillée, je me pose fragille...


Il y a quelques jours, en discutant avec une demoiselle, je me suis mise à réfléchir à ce côté obscur à l’intérieur de moi, ma soumission. Celle dont j’ai fait le choix d’accepter comme faisant partie de ma personnalité et que je chéris tendrement.

Soumise, je crois l’avoir toujours été, je le sentais de l’intérieur. Je crois aussi que se soumettre, c’est aimer…Oh ! bien sûr, ça n’apparaît pas comme ça, d’un coup de baguette magique…Tout d’abord, il faut le trajet parfois très long du passage à l’acte : se penser soumise et puis le devenir, cela peut prendre des années…aller à la découverte de soi…Sous le masque, sous le bandeau, il y a le silence, le grand silence du monde noir tant attendu, tant espéré…

Ensuite, le chemin se fait, petit à petit, le corps souffre, le corps s’ouvre, le corps subit, le corps jouit et l’âme aussi, jusqu’à réaliser un jour que rien ne s’est fait seul, que , quelque part «quelqu’un a ouvert les écluses » comme le dit Jonasz et pour celui-la alors, viennent la gratitude, la confiance, le respect.
Le don de la soumise est multiple, total, inaliénable, infini… Pour moi n’est pas une manière que j’ai décidé de devenir. Je pouvais seulement choisir de l’assumer ou le refouler.

Aujourd’hui, je me considère comme une femme épanouie, assumant ses choix, ses envies, ses désirs et sans honte ses fantasmes, ses pulsions. Je ne crois pas que je pourrais m’épanouir sexuellement sans m’abandonner à cette univers.






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17 octobre, 2006

Mon âme

...Alors j'offre mon âme, qui la veut la prend,
La Diable vient, s'en empare,
et avec jouissance je le suis.
Mon esprit va en paix à présent.

15 octobre, 2006

La petite mort

Le touché d'une peau douce, sensuelle, mouillée.
La beauté impressionnante de la féminité dans le sens le plus pur

07 septembre, 2006

Blessures


Je crois qu’avec des faux pas et des faux plis chacun porte sa vie. Moi, à 13 ans, j’étais tout fière quand on me disait que j’étais une femme. Je ne savais pas ce que cela voulait dire être une petite femme en miniature, une poupée qu’on installait tranquillement dans la nuit, sur le plancher pour la violer. Pendant trois ans, la peur, la résignation, la culpabilité m’a empêché de parler. Puis à 16 ans avec du courage et une détermination, j’ai choisi de m’en sortir. Aujourd’hui je sais que j’y suis arrivé, presque, car on n’y est jamais. On peut toujours faire mieux dans ce bas monde.

13 ans c’est la première fois, que l’ami de ma MÈRE m’a touché. Je savais qu’il n’avait pas le droit. J’ai parlé, mais pour ma mère je me servais de cet incident pour lui gâcher la vie. Ce qui comptait pour elle c’était de vivre la vie de jeunesse qu’elle n’avait pas eu, selon elle. C’est exactement les mots qu’elle a dit. Moi je ne supporte pas la colère des autres et surtout celle de ma mère. Pour qu’elle continue de m’aimer j’ai accepté qu’il revienne et promis de ne plus rien dire. Sûrement mon côté masochiste qui ressortait déjà, j’étais douce et aimante et hyper-sensible avec tout ceux que j’aimais et je préférais souffrir pour avoir l’amour de MA MÈRE. Pourtant ma mère ressemblait à une larve entre le sommeil et l’attente de prendre forme, à un tas informe de laideur et de mollesse qui abdique ses responsabilités. Elle préférait se cacher sous les couvertures à cœur de journée. Ce qu’elle aimait le plus c’était ses sorties dans les bars, ses soirées où elle me traînait, me montrait à ses amis, elle leur demandait même de s’occuper de moi, malgré que je refusais, ils me dévisageaient comme un bout de viande. Pour elle, j’aurais été bien, je crois qu’elle n’était pas consciente, elle ne l’a jamais été. Elle vénérait sa vodka, ses amants, ceux qui l’a FOURRAIENT si fort que j’avais PEUR, du moins les premières fois. « Qu’est-ce qu’ils lui font pour qu’elle crie comme ça ? » Chaque semaine il y avait un nouvel homme, parfois il y en avait plus qu’un en même temps. Moi je devais penser à me cacher, me protéger d’eux.

Je pense que chaque enfant voit sa mère comme une sainte, moi je ne comprenais plus. Je pense aussi que c’est effrayant d’écrire tout ces choses sur sa propre mère. Je ne lui démontre pas la haine que j’éprouve pour elle c’est pas dans ma nature. Il n’y a pas longtemps je n’aurais pas pu écrire tout cela puisque j’étais la seule coupable de tout et elle encore une sainte. C’est elle, plus que tous les autres qui m’ont BAISÉ, SODOMISÉ, BATTU, PAYÉ, qui m’a CORROMPU, j’ai encore le sentiment d’être souillée, jusqu’au plus profond de mon corps. Cette saleté ne part pas c’est incrusté dans mes os. Ce n’était pas assez pour elle que je sois spectatrice de toutes ses frivolités, elle m’avait choisi comme confidente à tout ses histoires de CUL.

Je me souviens de ces premières soirées où il est revenu à la maison suite à mon dévoilement.

«Je peux pas me rendormir, à cause de cette histoire, il faut que je dorme que j’oublie ça. Mais je peux pas. Ces choses spéciales, c’est sales. Il croit que j’en ai envie comment je vais faire pour le persuader qu’il se trompe ? Je suis tendue, énervée. J’ai dû dormir sans m’en rendre compte, et j’ai passé la journée pareil, comme une somnambule. Mais maintenant c’est à nouveau la nuit. Et j’ai PEUR . Je sens qu’il va revenir, il est tard la nuit. Je voulais pas qu’il revienne, je voulais qu’il me laisse tranquille. Cette nuit-là, il m’a réveillée, il s’est assis sur mon lit, j’avais vraiment peur de cette expression qu’il avait. Il avait les yeux méchants et il a tiré sur le drap. Je lui ai demandé ce qu’il faisait dans ma chambre. Il me caresse les cheveux, la figure, il me serre dans ses bras. «Mon Dieu Maman», j’ai peur. Il me fait des bisous dans le cou, il pose ses mains sur mon bras puis sur mon ventre. Je savais que je devais pas laisser faire. Je me tortillais, me collais contre le mur mais il continuait. Il voulait que j’obéisse, que je le respecte. Mais moi je lui répétais de me lâcher, je ne voulais pas. Mais il entendait pas ou il voulait pas entendre.. Il m’a dit de rester tranquille, m’allonger et le laisser faire. Il m’a regardé longtemps, il avait les gestes lents pour me replier les jambes vers le haut, il regardait. Je sais pas ce qu’il regarde mais j’ai honte de tout, de moi, de lui, de ma position qu’il m’obligeait à prendre. Je pleure mais ça ne fonctionne pas, pas de pitié. Puis quelque chose est entré en moi.
« Qu’est-ce c’est ? » « Tais-toi». Je sentais ce quelque chose me gratter, bouger dans mon ventre, et ça fait mal. J’ai beau le supplier, il ne répond plus. J’essaie de dégager mes jambes, de mettre mes coudes sur le lit pour voir se qui se passe, pourquoi j’ai mal. Pas le temps, il m’envoie une grosse gifle et je retombe en arrière. Après qu’il m’ait fait mal et rabaissée plus bas que tout, il s’est enlevé de sur moi. Mais je ne peux plus me relever, mon ventre est soulagé, mais la nausée ne me lâche pas. Ce soir-là j’ai appris la HONTE. La honte c’est une émotion mixte. Elle est la version sociale de la culpabilité. Nous n’éprouvons jamais de honte lorsque nous sommes seul, face à nous-même. La honte est un sentiment qui est toujours vécu « devant les autres» à cause de leur jugement réel ou virtuel. La honte survient lorsque nous sommes vu dans un aspect de nous que nous jugeons très négativement

À la même époque, j’ai rencontré A. Mon premier amour, il était parfois fier de moi, j’étais en apparence, toujours souriante, aimable, prêt à tout pour lui, à me vendre, à souffrir, à accomplir ses moindres désirs pour qu’il soit fier de moi.. Il m’a tout montré du sexe mais j’avais déjà bien compris et moi je voulais l’aider. L’aider parce qu’il était le seul, le plus fort, celui qui me défendait quoiqu’il arrive, celui qui me cajolait quand je ne voyais plus de lendemain, le seul à qui, enfin, j’appartenais, mon protecteur, Il me traitait certains jours comme une princesse mais il me parlait aussi parfois comme à son chien. A. était, en fait, mon souteneur. Parfois, il me battait mais je restais là avec lui car c'était le seul endroit où j’étais HEUREUSE , j’étais faites pour l’aimer je ne lui demandait jamais rien, je lui obéissais quoiqu'il demandait, j’aurais fait n’importe quoi pour son bonheur. J’ai décidé que je l’aiderais dans cette tâche, je serais aussi ambitieuse que lui, je serais sa préférée, sa plus forte, celle qui lui donnerait le plus. Il disait qu’il fallait débuter jeune dans ce métier, j’ai débuté drôlement vite, je travaillais plusieurs heures par jour et j’étais VACHEMENT performante. Je n’étais plus une petite fille de 13 ans, j’étais sa SALOPE, sa PUTE. J’aimais ça parce que j’étais à part, j’avais l’impression d’être importante à ses yeux, comme une princesse. Je me vengeais, en faisant ces trucs DÉGOUTANTS, de tout ceux qui préféraient fermer les yeux, mais surtout de mes GÉNITEURS.

Pendant trois ans je me suis fait abuser, violer, battre, j’ai fait la prostitution, j’étais une PUTE, une vraie.Je cherchais par quel moyen, lorsqu’on est privé du recours à l’amnésie, me guérir d’une maladie dont je ne connais pas encore le nom.

Aujourd’hui , je suis toujours aussi obsédée par le regard des autres par mon corps, par mon désir de rester jeune, d’être la plus belle, d’être la plus désirable des femmes.

Parallèlement, je sens encore flouée par les années perdues, parfois je me sens fatiguée, épuisé mais après un long silence entre le vide et moi, apr`s avoir vécu dans une vie sans but, j’ai décidé de vivre. En essayant d’effacer de ma mémoire, mes souvenirs du passé, je veux décider de croire, que tout peut aller.

Je crois toujours avoir été soumise,mais ça, je crois que ça prends beaucoup de courage pour arriver à le dire, mais avant tout pour se l’avouer à soi-même. Dans la société, c’est bien vu d’être une femme forte et indépendante, c’est du moins l’image que je me fais d’une femme qui réussit dans LA vie mais pas nécessairement dans SA vie, j’en suis consciente. Pour moi l’image passe avant tout même mon bonheur, c’est ma FOLIE.

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03 septembre, 2006

100 choses à mon sujet

1-J'étudie la psycho
2-J'aime écrire
3-J'aime lire
4-Mon auteur favori est Virginia Woolf
5- J'aime Dior
6-J'adore
Dior
7-J'aime la cuisine thaïlandaise
8-Je suis une soumise
9-Je crois l'avoir toujours été
10-Je suis une femme inteligente, indépendante et forte
11-J'aime prendre le thé l'après-midi
12-Je m'améliore avec l'âge
13-Ma position sexuelle préférée est la levrette
14-Je suis obsédée par la propreté et je repasse mes draps
15-J'ai été abusée de 13 à 16 ans
16-J'aime le chocolat noir, je suis une chocophile
17-Je n'aime pas la bière
18-Je regarde Desparete Housewife
19-Je suis perfectionniste
20-J'envale
21-J'ai des regrets mais je ne focalise pas sur cela
22-J'aime les hommes plus âgés que moi
23-J'ai déjà été diagnostiquée pour pas moins de trois troubles du DSM-IV soit le
300.04 accompagné de 300.02 et de 307.42
24-J'aime tous les films de Tom Hanks
25-J'aime le
bondage, c'est sexy
26-Je mesure 5'6
27-J'ai perdu ma virginité à 13 ans
28-J'ai souvent des goûts dispendieux
29- je ne sais pas qui blâmer pour ça
30-J'aime les chiens, malheureusement je ne crois pas qu'ils sont fait pour la vie de condo
31-J'aurais voulu être celle que je suis maintenant
32-J'aime faire plaisir aux gens
33-Je me préoccupe beaucoup de l'image que les gens ont de moi
34-Je trouve que le ménage est une bonne thérapie, quand je suis stressée je fais le ménage
35-J'aime faire des listes
36-À l'adolescence, j'ai été hospitalisée pour Anorexie
37-Depuis que j'ai été diagnostiquée pour des troubles du DSM-IV en mai 2002, je ne prends plus aucun médicament
38-Pour moi c'est une victoire
39-Je ne bois pas d'alcool
40-Sauf un verre de vin à l'occasion
41-J'aimerais prendre des cours de piano
42-Après mes études, j'aurai une maison style anglaise avec un jardins de roses et de fleurs sauvages
43-Mon jouet préféré est
la canne, elle est exquise
44-J'aime la pluie et le tonnerre
45-Je recommande le sexe quand il pleut
46- Je bois régulièment du jus de carotte
47-Je vais nager chaque jour
48-Me faire tirer les cheveux pendant le sexe m'excite beaucoup
49-Je m'achète des fleurs chaque semaine
50-J'aime Starbuck's cafe
51-L'homme que j'ai le plus aimé est décédé
52-Il avait 36 ans de plus que moi
53-J'ai travaillé dans les bars pendant 10 ans
54-J'aime les boutiques de luxe
55-Ma famille est totalement dysfonctionelle
56-Mes fleurs préférées sont les marguerites
57-J'ai déjà eu une relation avec une autre femme
58-Pour déjeunner, j'aime les croissants aux amandes
59-Je déteste à mort le beurre d'arachides
60-À l'adolescence, je brossais mes dents à l'eau de javel, je les sentais plus propres
61-J'aime la culture japonaise
62-Quand je dois aller me coucher, j'ai toujours trop de choses à faire
63-J'ai toujours fait de l'insomnie, dormir est une perte de temps
64-Je peux pleurer pour une annonce
65-À l'école, les enseignants les plus sévères ont été mes préférés
66-J'aime la discipline
67-Je suis disciplinée et bien organisée
68-Je suis une femme affectueuse
69-Marie-Jo est ma meilleure amie de toujours
70-Je n'ai pas beaucoup d'amis
71-Pour mes amis je ferais tout
71-Je n'emprunte pas d'argent, c'est un principe
72-Si un ami avait besoin d'argent je lui en passerais
73-J'aime rire
74-Mon resto favori est Casa Tapas
75-Mon déssert favori est la crême brûlée
76-J'ai déjà menti
77-Je déteste les menteurs
78-Je n'aime pas les hommes mous
79-J'ai peur de ne pas me marier et n'avoir d'enfant
80-J'ai peur de décevoir les gens
81-Je n'aime pas utiliser les «safewords»
82-J'aime les films d'horreur
83-J'aime prendre le thé au Ritz après avoir magasiné
84-Les gens se confient souvent à moi
85-Je suis une addict du Chai Latté
86-J'ai regardé Pretty women une centaine de fois
85-J'ai pleuré à chaque fois
86-Il y a des choses que je ne peux pardonner
87-J'aime aller courir tôt le matin quand il fait encore frais
88-J'ai besoin de contact physique
89-J'aime l'idée d'appartenir à quelqu'un
90-Je crois en l'Être humain et sa capacité à se réaliser
91-J'ai un tatoo
92-Selon moi un couple équilibré est comme un acordéon, ils se séparent le matin pour faire leurs choses, et à la fin de la journée, ils se retrouvent ensemble et font de la musique
93-J'aime faire des progrès
94-J'admire les personnes avec une forte personnalité
95-J'aime les chandelles, l'ambiance qu'elles créent et les odeurs
96-Je suis discrète
97-Je ne parle pas beaucoup mais j'écoute
98-J'ai jamais fumé de Mari
99-J'ai peur des araignées
100-Je ne suis pas encore parfaite et je suis enuyée de savoir qu'on ne l'est jamais.

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27 août, 2006

Mon premier blog

Est-ce mon égo qui me pousse à l'avant-scène ?

...Peut-être, mais voilà, aujourd'hui je commence mon premier blog.

Je suis une jeune femme de 30 ans, nouvelle adepte de BDSM. Je suis soumise, c'est encore très étrange pour moi que d'écrire cela. Je crois, cependant, que de le faire ici me permettra de mieux prendre conscience de celle que je suis, de me libérer.

Depuis l'adolescence, je tiens un journal intime dans lequel je déverse mon trop plein: mes indignations, mes états d'âme, mes réflexions sur les petites et grandes choses de mon quotidien. J'ai constaté assez tôt que l'écriture d'un journal m'apaisait, me soutenait dans les grandes vagues de la vie et m'éclairait quand je me tourmentais avec de grandes questions existencielles. L'écriture m'a toujours soutenue et inspirée, mon journal est alors devenu mon allié intime dans chacun des passages de ma vie.

Ce blog sera donc mon journal de soumise, un endroit pour moi où je parlerai de mon éducation de soumise, des progrès que je fais dans cette univers, mais aussi de la découverte de moi-même.

Bref, ce site sera une façon pour moi de me réconcilier avec mon corps, avec ma sexualité que j'ai renié pendant des années et que j'ai redécouvert aujourd'hui grâce à cette univers mais aussi grâce à un ami, Maître Éric, qui m'a fait tant découvrir.

J'espère que vous prendrez plaisir à me lire et que je ne vous décevrai pas.

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